Commentaires Résumé
2008/4 Information documentaire: les outils du futur

L’initiative européenne i2010: bibliothèques numériques et réseau du futur

Commentaires Résumé

Un des objectifs clés de l’initiative i2010 («Une société européenne de l’information pour la croissance et l’emploi») lan­cée en 2005, qui forme le cadre stratégi­que des lignes d’actions politiques de l’Union dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), est de réaliser «des performances de niveau mondial dans la recherche et l’innovation dans le secteur des TIC en réduisant l’écart avec les principaux concurrents de l’Europe». Le septième programme cadre (2007– 2013) de la Communauté européenne porte notamment sur les bibliothèques numériques et le réseau du futur. Extraits du programme de travail (Synthèse de la rédaction).

1. Bibliothèques et contenus numériques

Dans la société actuelle, les individus et les organisations sont confrontés à une masse et une diversité toujours crois­santes d’information et de contenu, et à des demandes de plus en plus fortes de connaissances et de compétences. Répondre à ces demandes exige des progrès dans trois domaines étroite­ment liés. Il convient tout d’abord de rendre le contenu accessible à travers des bibliothèques numériques et d’as­surer sa préservation, son accessibilité et sa facilité d’utilisation à long terme. En second lieu, nous avons besoin de technologies plus efficaces pour la créa­tion et la gestion intelligentes de conte­nu, pour permettre l’acquisition de connaissances ainsi que leurs partage et réutilisation. Troisièmement, les in­dividus et les organisations doivent trouver de nouvelles méthodes pour acquérir, apporter et exploiter ces connaissances, et de ce fait apprendre.

Le défi consiste, par conséquent, à exploiter les synergies rendues possi­bles en associant les contenus, les connaissances et l’apprentissage; à faire en sorte que les connaissances et les contenus soient abondants, accessibles, interactifs et utilisables dans le temps par les hommes, ainsi que par les ma­chines. Ceci nécessitera de prendre en compte les tendances actuelles en ma­tière de production et de consomma­tion de contenu et en particulier la tran­sition du modèle de service à sources rares et destinations multiples vers des modèles de service à sources et destina­tions multiples. L’Europe, avec son ac­quis culturel et son potentiel créatif uniques, est bien placée pour tirer pro­fit de ce changement de paradigme et pour jouer un rôle majeur dans le mar­ché de la connaissance.

La recherche devrait établir fer­mement les services de bibliothèques numériques comme une composante clé des infrastructures de contenu nu­mérique, permettant de produire, stoc­ker, gérer, personnaliser, transmettre, conserver et exploiter de façon sûre, ef­ficace et peu coûteuse du contenu et des connaissances, selon des normes largement acceptées.

Le soutien de services davantage personnalisés et collaboratifs, en parti­culier au sein de communautés auto­-organisatrices, débouchera sur des ap­proches plus créatives pour la produc­tion de contenu et de connaissances.

Des améliorations sont également attendues en termes d’utilisation, ac­cessibilité, évolutivité et rentabilité des méthodes, technologies et applications produites, au vu du grand nombre de données et d’utilisateurs simultanés.

Le travail renforcera le lien entre le contenu, les connaissances et les pro­cessus d’éducation permanente. Il améliorera notre capacité à maîtriser et exploiter contenus et connaissances et à apprendre dans des environnements de travail de plus en plus dynamiques.

Le travail mené dans le cadre du présent défi contribuera à la mise en œuvre de l’initiative «i2010: bibliothè­ques numériques».

1.1 Résultats visés pour les bibliothèques numériques

a) Bibliothèques numériques européennes de grande envergure, avec des services d’accès innovants supportant des communautés partageants des prati­ques communes dans la création, l’interprétation et l’utilisation de contenu culturel et scientifique, y compris d’objets numériques multi­formats et multisources. Elles devront être combinées à des environ­nements robustes et évolutifs in­tégrant des capacités de recherche basées sur la sémantique et des fonc­tions de conservation numériques essentielles. Une attention particu­lière est accordée aux procédés de numérisation rentables et à l’utilisa­tion de ressources numériques dans des contextes multilingues et pluri­disciplinaires.

b) Approches radicalement nouvelles de la conservation numérique, telles que celles inspirées de la capacité hu­maine à traiter l’information et les connaissances, explorant le potentiel des TIC avancées pour traiter auto­matiquement de gros volumes de contenu numérique dynamique et volatil, garantissant sa conservation, assurant le suivi de l’évolution du contexte sémantique et d’utilisation tout en préservant son intégrité, authenticité et accessibilité à long terme. Les efforts sont concentrés particu­lièrement sur la création d’un réseau de centres de compétence dans le domaine de la numérisation et de la conservation, en s’appuyant sur la mise en commun et l’actualisation des ressources existantes dans les Etats membres ou associés.

1.2 Résultats visés pour le contenu intelligent et sémantique

a) Environnements de création avancés pour créer de nouvelles formes de contenu interactif et expressif per­mettant une expérimentation multi­ modale et une narration non linéaire. Ces environnements faciliteront le partage et le remixage de contenu, même par des utilisateurs non ex­perts, en étiquetant automatique­ment les contenus avec des métadon­nées sémantiques et en utilisant des normes ouvertes pour les stocker dans des dépôts en réseau offrant des fonctions de recherche et d’indexa­tion symbolique et par similarité, pour tous les types de contenu.

b) Environnements de flux de travail automatisés et collaboratifs pour gé­rer le cycle de vie des anciens et nou­veaux médias ainsi que des biens en terme de contenu de l’entreprise, de­ puis l’acquisition des matériels de référence jusqu’au contrôle des ver­sions, au conditionnement et à la réaffectation de produits complexes, y compris leur adaptation linguisti­que et culturelle à des marchés et groupes d’utilisateurs cibles. Les ré­sultats empiriques de la psychologie de la perception et de l’attention hu­maines seront utilisés pour identi­fier des segments multimédias mar­quants et pour appliquer des pro­grammes de résumé et de codage qui amélioreront le stockage et la trans­mission du contenu sans en affecter les propriétés perceptives.

c) Architectures et technologies de distribution, présentation et consommation personnalisées de contenu adapta­tif et intuitif. Grâce à la détection et à l’exploitation de l’intelligence am­biante émergente, elles feront appel aux caractéristiques enfouies dans des objets de contenu et matériels de rendu, pour permettre l’adaptation dynamique de dispositifs, les expé­riences multimodales immersives et un soutien contextuel aux objectifs et préférences linguistiques des utilisa­teurs. Des algorithmes d’apprentis­sage protégeant la confidentialité analyseront les interactions des utili­sateurs avec des dispositifs et d’autres utilisateurs afin d’actualiser et de ser­vir efficacement ces objectifs et pré­férences.

d) Actions orientées vers la création de communautés, visant à encourager des approches interdisciplinaires et un dialogue utilisateur/fournisseur plus efficace, et autres mesures, no­tamment la validation sur le terrain et les normes, ayant pour but une adoption plus rapide des résultats de la recherche. Etudes d’évaluation technologique et de fonctionnalité, analyses économiques et feuilles de route pour apprécier la démocratisa­tion des outils de production et de gestion multimédias personnels et communautaires.

e) Bases sémantiques: modélisation pro­babiliste, temporelle et modale et raisonnement approximatif reposant sur une recherche fondée sur des ob­jectifs allant au-delà des formalismes courants. Les résultats théoriques se­ront assortis de mises en œuvre de référence robustes et évolutives. La facilité d’utilisation et les performan­ces seront testées par l’intégration web ontologique et à grande échelle de sources de données hétérogènes, évolutives et bruitées ou contradic­toires, allant de dépôts multimédias distribués à des flux de données pro­venant de dispositifs et capteurs am­biants, permettant la résolution en temps réel de nombres massifs de requêtes et l’induction d’hypothèses scientifiques ou d’autres formes d’apprentissage.

1.3 Impact attendu

Ces activités rendront les ressources numériques sur lesquelles s’appuient la créativité et la sémantique plus faci­les et plus rentables à produire, organi­ser, rechercher, personnaliser, distri­buer et (ré)utiliser dans la chaîne de valorisation.

– Les créateurs pourront concevoir des formes de contenu plus participatives et plus communicatives.

– Les éditeurs des industries créatives, des entreprises et des secteurs professionnels augmenteront leur produc­tivité grâce à un contenu innovant d’une plus grande complexité et d’une plus grande facilité de réaffectation.

– Les organisations seront en mesure d’automatiser la collecte et la diffu­sion de contenus numériques et de connaissances exploitables par ma­chine et de les partager avec des or­ganisations partenaires dans des environnements collaboratifs de confiance.

– Les scientifiques travailleront plus efficacement en automatisant le lien entre l’analyse de données, la théorie et la validation expérimentale.

2. Le réseau du futur

2.1 Infrastructures de réseaux et de services omniprésentes et fiables

Avec ses atouts en matière d’équipe­ments, de terminaux, de réseaux et ser­vices de communication électroniques, l’Europe est bien placée dans la course mondiale visant à définir et développer les infrastructures réseaux et services du futur. Celles-­ci généreront de nou­velles possibilités économiques avec de nouvelles classes d’applications en ré­seau, tout en réduisant les frais d’ex­ploitation. Les réseaux internet, mobi­les, fixes et de radiodiffusion actuels et les infrastructures connexes de service logiciel doivent progresser en consé­quence afin de permettre une autre va­gue de croissance de l’économie et de la société en ligne au cours des quinze prochaines années.

Le défi consiste à produire les in­frastructures de réseaux et de services omniprésentes et convergentes de la prochaine génération pour la commu­nication, l’information et les médias.

Ceci implique de surmonter les verrous liés à l’évolutivité, la flexibilité, la fiabi­lité et la sécurité, alors que les archi­tectures de réseaux et de services d’aujourd’hui sont principalement sta­tiques, ne peuvent accueillir qu’un nom­bre limité de terminaux et de services et n’offrent qu’un niveau de confiance li­mité. Ces nouvelles infrastructures per­mettront une grande diversité de modè­les économiques capables d’associer des ressources de bout en bout et de fa­çon continue à travers une multiplicité de terminaux, de réseaux, de fournis­seurs et de domaines de service.

Les futures infrastructures envisagées devront:

Etre omniprésentes et fortement dynamiques. Elles doivent offrir aux utilisa­teurs des possibilités quasiment illi­mitées, en étant compatible d’une grande variété de terminaux et de ser­vices nomades inter-opérables, d’une large gamme de formats de contenu et d’une multiplicité de modes de transport. Elles doivent également permettre l’intelligence du contexte et le comportement dynamique né­cessaires pour des applications dont les exigences varient en fonction du temps et du contexte;

garantir la robustesse, la résilience, la fiabilité et la sécurité compatibles avec des réseaux et plateformes de services logiciels dont la complexité et l’éten­due sont considérablement supé­rieures à celles des infrastructures d’aujourd’hui;

permettre la convergence d’activités et de services en réseau, ainsi que leur gestion, qui soient compatibles avec de multiples environnements tels que l’environnement domestique, l’entre­ prise ou les utilisations nomades.

Ceci nécessite de prendre en compte l’évolution des grandes infrastructures existantes vers de nouvelles infrastruc­tures, en trouvant un juste équilibre entre les exigences de compatibilité as­cendante et la recherche portant sur des architectures de rupture ayant pour but de construire les infrastructures futu­res d’Internet, des communications mobiles, du haut débit et des services associés.

Les moteurs de l’évolution de ce défi ont trait principalement à l’évolu­tion technologique de réseaux pervasifs de communication mobile et à haut dé­bit, à la disponibilité de plateformes de services dynamiques, à la fiabilité et la sécurité, dans le cadre d’environne­ments en réseau convergents et intero­pérables. A cet égard, l’activité proposée porte en grande partie sur les verrous technologiques et les scénarios socio­-économiques définis dans les Agendas de Recherche Stratégique des plate­formes technologiques européennes eMobility, NESSI, NEM et ISI.

La participation d’organismes de pays tiers à des activités de recherche est encouragée lorsque des bénéfices mutuels peuvent être mis en évidence. Ceci concerne notamment i) la possibi­lité d’avancer, grâce à des partenariats stratégiques de recherche, vers un consensus global et des normes mon­diales; ii) les opportunités d’étalonnage mutuel des performances; iii) l’échange des bonnes pratiques, incluant les en­ jeux réglementaires et socio-économi­ques en tant que moteurs technologi­ques; iv) la validation à grande échelle de technologies et d’applications en ré­seau et leur gestion dans un contexte glo­bal. La participation de partenaires de pays tiers et la sélection des régions ci­bles les plus prometteuses sont laissées à l’initiative des soumissionnaires.

2.2 Résultats visés

a) Infrastructures et architectures de réseau omniprésentes permettant: i) la convergence et l’interopérabilité de technologies réseau mobile et haut débit hétérogènes; ii) un accès radio flexible et efficace au niveau du spec­tre permettant un accès omniprésent à des services mobiles large bande depuis des réseaux à courte portée jusqu’à des réseaux étendus; iii) l’éli­mination des obstacles à l’accès large bande et à la connectivité de bout en bout à très grande vitesse avec des protocoles et un routage optimisés; iv) l’intelligence du contexte; v) le traitement optimisé du trafic entre le cœur du réseau et les réseaux péri­phériques; vi) l’extensibilité permet­ tant l’augmentation significative du nombre de terminaux connectés et permettant l’émergence d’applica­tions de type machine à machine ou fonctionnant sur base de capteurs – au­delà de la RFID – et qui sont en mesure de fonctionner dans une multitude d’environnements d’ex­ploitation publics ou privés.

b) Contrôle, gestion et flexibilité optimisées de la future infrastructure réseau, per­mettant une évolution vers des ré­seaux cognitifs et capables de: i) as­surer la composition et l’exploitation continues et de bout en bout de ré­seaux et de services à travers une multitude d’opérateurs et de secteurs d’affaires; ii) permettre une grande diversité de caractéristiques et de be­soins de services, qui seront beau­coup plus complexes que ceux des infrastructures d’aujourd’hui, grâce à des fonctions dynamiques et de programmabilité, avec reconfigura­bilité de l’allocation des ressources, des protocoles et du routage, d’auto­-organisation et d’auto­-administra­tion; iii) gérer en temps réel de nou­velles formes de communications ad hoc avec des besoins de connectivité intermittente et une topologie réseau variant avec le temps; iv) permettre la distribution intelligente de servi­ces à travers des technologies d’accès multiples avec commande centrali­sée ou distribuée.

c) Technologies et architectures des systèmes pour l’internet du futur, destinées à surmonter les limites d’Internet prévues à long terme en termes de capacités, d’architecture et de proto­coles, et dérivant des besoins des élé­ments suivants: mobilité généralisée; facteurs d’échelles liés au grand nombre de terminaux connectés, ca­ractéristiques des services et envi­ronnements applicatifs; sécurité; domaines de confiance; nouvelles formes de routage et de distribution du contenu avec reconfiguration dy­namique du trafic pour la distribu­tion et le contrôle de bout en bout, de connectivité ad hoc dans un environ­nement sans fil généralisé. Le travail de nature exploratoire examinera dans quelle mesure différentes caté­gories de nouveaux besoins repré­sentent une contrainte à l’évolution prévisible d’Internet et proposera des solutions à long terme.

d) Actions de coordination et de soutien: i) soutien au développement de feuilles de route et à des conférences; ii) coordination avec des initiatives ou programmes nationaux ou régio­naux apparentés.

Impact attendu

– Normes mondiales pour une nou­velle génération d’infrastructures de réseau et de services omniprésentes à très haute capacité. Ces infrastruc­tures devraient prendre en charge la convergence, l’interopérabilité totale, un nombre significativement plus grand et varié de terminaux, de nou­veaux services et de besoins com­plexes des utilisateurs.

– Renforcement du leadership indus­triel européen en matière de réseaux câblés et sans fil; développement de plus fortes synergies entre divers ac­teurs du secteur et contribution à de nouveaux modèles de gestion tirant profit de la convergence et de l’intero­pérabilité totale.

– Nouvelles possibilités industrielles/ de services en Europe, en particulier dans le domaine des technologies in­ternet, où l’Europe n’a pas encore at­teint une position correspondant à son potentiel technologique.

Source: http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/key_documents/index_en.htm