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2012/1 Fachportale für Kulturgut

Guide des sources d’archives d’architecture, outil essentiel pour l’histoire de l’environnement bâti et du territoire

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Les Archives de la construction moderne ont été créées en 1988 à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. Elles entendaient répondre à un besoin spécifique en matière d’archives privées: celui des bureaux d’architectes, d’ingénieurs et d’entreprises des métiers de la construction, pour lesquels il n’existait, en Suisse romande, aucune structure de conservation.

Elles ont pour mission «la collecte, le traitement, la conservation et la valorisation des sources utiles à l’histoire et à la géohistoire du territoire dans tous ses éléments: aménagement, paysage, infrastructure, ouvrages du génie civil et militaire, architectures et industries de la construction»Pierre Frey, «Dans le trésor des archives», Polyrama N° 116, février 2002, p. 62.. Pour leur fondateur, le professeur Pierre Frey, l’importance de cette catégorie d’archives ne fait que croître; celles-ci sont absolument nécessaires à la compréhension des processus historiques, techniques et économiques inhérents à l’environnement bâti et au territoire. Convaincu que de telles archives – trop souvent laissées de côté – sont vitales pour la connaissance de notre patrimoine et la gestion de notre environnement, il a proposé au début des années 2000 d’élaborer un Guide des sources d’archives d’architecture et des bureaux techniques en Suisse romande. Le projet, qui a démarré en 2002, est en réalité issu d’un double constat: d’une part, ces sources constituent «des éléments précieux pour la lecture, l’analyse et la compréhension de l’histoire de notre environnement construit»1, d’autre part elles sont dispersées, fragmentées, difficiles à localiser, souvent noyées dans des ensembles documentaires plus vastes et par conséquent rarement considérées à leur juste valeur.

L’idée consistait à localiser et à décrire les fonds documentant le territoire au sens large (constitution du territoire, construction des ouvrages, architecture, art des jardins), pour atteindre plusieurs objectifs: fournir aux utilisateurs un moyen efficace, systématique et uniforme de trouver des informations sur les institutions conservant des archives darchitecture et de génie civil, stimuler de nouvelles recherches par l’étude et l’exploitation de sources d’une diversité et d’une portée souvent remarquables, et enfin mettre au jour un ensemble de biens culturels essentielsN’ayant pas participé au développement du projet, l’auteur de cette contribution s’est appuyée sur la documentation disponible aux Acm et notamment sur deux articles de Maya Baumgartner parus dans la revue arbido: «De l’importance de l’accès aux sources: Constitution d’un guide des sources d’archives d’architecte et des bureaux techniques en Suisse romande», arbido, 6, 2002, pp. 21-22; «Le guide des sources d’archives d’architecture et des bureaux techniques est en ligne», arbido, 11, 2004, p. 29..

Le terme de «guide» a été préféré à celui de «répertoire» ou de «base de données», car ses concepteurs ont considéré qu’il traduisait mieux l’idée d’un outil proposant du contenu et pas seulement des liens. Réalisé grâce à un financement de la Loterie Romande, il a été mis en ligne en décembre 2004 à l’adresse http://archisources.epfl.ch. Collaboratrice aux Acm, Maya Baumgartner a réuni et structuré les informations, tandis que le KIS (Knowledge and Information Services) de l’EPFL assurait la conception technique de la base de données.

Le développement du projet a débuté par un sondage effectué auprès de trois institutions représentatives de la variété des détenteurs d’archives – les Archives communales de Montreux, la Fondation Braillard Architectes à Genève et la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds – qui ont rempli un questionnaire structuré en deux volets: information sur l’institution et description sommaire des fonds conservés. Cette première phase a permis d’affiner le questionnaire qui a été ensuite adressé à toutes les institutions de Suisse romande susceptibles de figurer dans le guide: archives privées et publiques, centres spécialisés, administrations communales et cantonales. Les informations récoltées ont été ensuite évaluées, vérifiées et uniformisées.

Le guide propose donc un double niveau de description: une fiche concerne l’institution; elle en donne la spécificité et les coordonnées ainsi que la liste des fonds qu’elle détient; cette liste donne accès ensuite à la fiche présentant le fonds.

Au moment de sa mise en ligne en 2004, le guide répertoriait 143 institutions et décrivait 439 fonds dans les champs de la constitution du territoire, de la construction des ouvrages (routes, ponts, voies navigables, etc.), de l’architecture ou de l’art des jardins; actuellement, 145 institutions sont référencées pour 530 fonds. Le cadre chronologique s’étend de l’Ancien Régime, dès 1750 environ, à nos jours. Le système est conçu de manière dynamique; il offre en effet la possibilité à toute institution désireuse d’être répertoriée de poser sa candidature en ligne et à celles qui y figurent déjà de mettre à jour elles-mêmes les données les concernant.

L’utilisateur a le choix entre deux modes d’interrogation: une recherche ciblée portant sur la dénomination des institutions et l’intitulé des fonds (dénomination/intitulé), une recherche libre dans tous les champs utiles (partout). Pour affiner la recherche, il est possible de combiner ou d’exclure des termes. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat se présente sous la forme d’une liste d’institutions et/ou de fonds; ainsi la recherche «CFF» renvoie dans le premier cas à l’institution «CFF, Fondation pour le patrimoine historique» et dans le second à l’ensemble des institutions et des fonds dont la fiche descriptive contient l’abréviation «CFF».

Il est arrivé à plusieurs reprises que des utilisateurs interprètent de manière erronée le résultat. Au lieu d’activer le lien sur l’institution hébergeant le fonds trouvé, ils s’adressent aux Acm pour obtenir les documents qu’ils recherchent; ils sont induits en erreur par le fait que ce sont nos coordonnées qui apparaissent en en-tête de la page web, le guide étant une émanation de notre laboratoire.

Cet instrument a montré son utilité et sa raison d’être. Il a d’ailleurs fait des émules en Belgique où, en 2009, a été mis en ligne le Guide des Sources d’archives d’architectes et d’architecture XIXe et XXe siècles en Communauté française de Belgique2; celui-ci est issu d’un travail d’inventaire mené à l’initiative du Département Archives de la Faculté d’architecture La Cambre Horta de l’Université libre de Bruxelles et réalisé grâce au soutien du Ministère de la Culture de la Communauté française de Belgique. Les informations y sont structurées de la même manière que dans le guide suisse romand: présentation des institutions avec liste des fonds détenus et description de ces derniers.

Afin que le Guide des sources d’archives d’architecte et des bureaux techniques en Suisse romande continue à remplir les objectifs que lui avaient fixés ses concepteurs, il est indispensable que chaque institution actualise les informations. Il a été conçu pour être aisément mis à jour, car collecte et catalogage de fonds d’archives ne cesseront jamais. Dans cette perspective, lorsque les Acm ont mis en ligne Athanase, application permettant le catalogage et la consultation des inventaires des fonds qu’elles détiennent à l’adresse http://athanase.epfl.ch, elles ont fait développer une interface qui mette à jour automatiquement la liste des fonds ainsi que leurs fiches. Au terme de cette présentation, je ne peux qu’encourager les utilisateurs qu’ils soient étudiants, chercheurs, mandataires ou collaborateurs d’administrations diverses, à recourir à cet outil précieux. Enfin, je compte sur les institutions qui y sont représentées pour qu’elles actualisent leurs données régulièrement, condition essentielle pour que le Guide poursuive sa mission d’information et d’incitation à la recherche.

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Joëlle Neuenschwander Feihl

Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ENAC IA

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Der «Guide des sources d’architecture et des bureaux techniques en Suisse romande» wurde vom «Archive de la construction moderne» und unter Mitwirkung des KIS (Knowledge and Information Services) der EPFL erstellt und ging 2004 online. Er zeigt auf, wo sich die verstreuten und dadurch schwierig zu findenden Quellen im Bereich Territorium im weitesten Sinne (Bildung des Territoriums, Konstruktion von Bauwerken, Architektur, Gartengestaltung etc.) befinden und liefert ebenfalls Beschreibungen der relevanten Bestände. Dank diesem Führer soll es gelingen, die häufig ungeahnt reichen Quellen aufzuwerten, die unabdingbar für die Analyse und das Verständnis unserer konstruierten Umgebung sind, und damit neue Forschungen ins Rollen zu bringen.