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2008/3 Informationseinrichtungen und Sport

Médiation et sport: l’expérience du Musée Olympique de Lausanne

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L’accessibilité au savoir n’a jamais été aussi aisée. Opinions et informations sont surmédiatisées, relayées à travers le monde dans des blogs et des forums de discussion en des temps record. Dans cette situation, qui nous expose à une surabondance d’informations sans outil d’évaluation de leur qualité, il devient de plus en plus nécessaire, et paradoxalement de plus en plus difficile, de se forger une opinion éclairée.

Le sport est un bon exemple: fans ou «allergiques», amateurs ou professionnels, chacun a une opinion sur ce qu’est – ou devrait être – l’esprit sportif. Pourtant, combien sommes-nous à fonder notre position sur une réflexion personnelle, critique, isolée de l’influence des médias? Néanmoins, sans doute s’agit- il moins d’un manque de volonté que d’un manque d’outils adaptés. Dans ce contexte, Le Musée Olympique de Lausanne, via son Service éducatif et culturel, souhaite favoriser l’émergence d’une citoyenneté responsable et engager un dialogue respectueux et ouvert autour des valeurs olympiques que sont: respect, amitié, excellence. Ainsi, il propose depuis quinze ans des outils de médiation à destination d’un public varié: adultes, familles, écoles.

Qu’est-ce que la médiation?

Etymologiquement, le terme de médiation vient de mediare qui signifie être au milieu. Dans le cadre du musée, comme le mentionne la Charte déontologique de la médiation culturelleCharte déontologique de la médiation culturelle, Introduction et principes de la médiation culturelle (2004–2007). Médiation culturelle association. Lyon., il induit l’idée d’une «triangulation». Ceci implique qu’un tiers favorise la rencontre entre les publics et les objets culturels que sont, par exemple, des expositions.

Celles proposées au Musée Olympique de Lausanne sont:

– permanentes – sur le thème des Jeux olympiques et leur histoire –

– temporaires en lien avec l’actualité olympique (exemple: jusqu’au 29 octobre 2008, exposition «Beijing 2008»).

En fonction des thématiques, un programme associé est développé par le Service éducatif et culturel. Il couvre un large champ d’action qui inclut une offre de médiation dite:

directe selon qu’il s’agisse de l’accueil des publics, de la mise en place de visites guidées, d’ateliers, de visites anniversaires, etc.

– ou indirecte lorsque l’on a recours à un outil matériel tel que les brochures, les interactifs ou les audioguides.

Médiation et médiation du sport: des points communs

Dans toutes les structures muséales, la diversité des moyens mis en œuvre via les programmes éducatifs et culturels vise à adapter l’outil unique, formaté, qu’est l’exposition à la diversité des publics. Il s’agit de favoriser la rencontre entre les exposants et les observateurs en fonction de l’âge, des modes d’acquisition des savoirs, de la diversité culturelle, etc. Nul ne sera surpris de lire que l’on ne fait pas d’art en se rendant au Musée du Louvre (par exemple): on s’ouvre à l’art. De même, l’objectif du Musée Olympique n’est pas de faire pratiquer une activité sportive mais de promouvoir le sport et les valeurs qu’il véhicule.

De plus, nous l’avons vu plus haut, l’offre de médiation du Musée Olympique, par la typologie des outils proposés, est comparable à celle développée dans la plupart des autres musées.

Les similitudes ne s’arrêtent pas là. Il est aussi intéressant de noter à quel point les méthodes de médiation autour du sport se rapprochent de celles qui peuvent être mises en œuvre autour d’une œuvre d’art. Comme ailleurs, ces méthodes reposent sur:

L’éducation du regard Exemple: Des armoires pédagogiques ont été intégrées aux expositions permanentes. Mises en œuvre lors de visites guidées, elles permettent d’attirer l’attention des visiteurs sur le développement du matériel pour la pratique du sport de haut niveau. Ce support d’animation encourage à observer attentivement les objets présentés dans les expositions, à se questionner quant à leur intérêt et aborde le statut de l’objet de musée. Cette démarche se rapproche ainsi de celle du médiateur culturel d’art qui décortique une toile, attire l’attention sur un détail, une composition, un procédé technique ou la notion d’œuvre d’art.

La reproduction des gestes

La pratique sportive et l’amélioration des performances impliquent la maîtrise des gestes, la précision du mouvement. Tout comme le peintre développe son trait, sa touche, son savoir-faire, le sportif s’approprie les gestes et les fait évoluer au cours du temps pour tendre vers l’excellence, en accord avec les règles et les outils dont il dispose. 

Exemple: Ainsi, faire reproduire à l’occasion d’une visite du Musée Olympique, la position du lanceur de disque dans l’Antiquité est comparable à inviter à copier un tableau pointilliste dans un musée d’art moderne. Ceci permet d’insister sur la nécessaire précision du geste mais aussi sur l’âge d’or et la disparition d’une pratique au fil des siècles. Il s’agit de mettre en évidence que, contrairement à la flèche du temps, la maîtrise des techniques n’est pas orientée du passé vers l’avenir. Des savoir-faire se perdent: il n’y a pas de mémoire du mouvement et seule une reconstitution empirique, maladroite, permet de poser des hypothèses. Comment façonner une amphore sans qu’elle ne s’écroule sous son propre poids? Com- ment lancer un javelot en s’aidant d’un propulseur?

Le recours à l’émotion, l’émerveillement ... Exemple: Les stars des Muséums d’histoire naturelle sont, sans conteste, les squelettes de dinosaures. Par leur taille, par leur époque, par leur disparition mystérieuse et irréversible, ils incarnent l’inaccessible. Dans le même esprit, le jardin autour du musée a été investi par des outils de médiation visant à impressionner. Ils s’adressent à tous ceux qui s’interrogent sur ce que représente un saut à la perche de 6,05 m, un lancer de poids de 16 livres à 23,12 m. Ils cherchent surtout à émouvoir le promeneur au détour d’un sentier. Imaginez-vous flânant dans un parc paysager au bord d’un lac. Soudain vous voici face à l’obstacle que cherche à franchir un champion olympique. Cela a de quoi surprendre! Cette rencontre inopinée permet de prendre la mesure de l’exploit et se projeter: «Et moi, de quoi serais-je capable? Qui sont ces gens capables de telles performances?»

Médiation et médiation du sport: des spécificités

Outre ces points communs, l’offre de médiation du Musée Olympique se démarque de celle des autres musées car elle est destinée à un public qui peut être qualifié d’atypique. Le thème du sport, populaire dans toutes les classes sociales, touche potentiellement un échantillon plus large de la population que des musées « classiques » (musées des beaux arts, Muséums d’histoire naturelle, musées archéologiques, etc.) C’est pourquoi, dans les dispositifs qu’il développe, le Musée Olympique ne cible pas une élite intellectuelle mais des passionnés de sport, des Jeux olympiques ou de simples curieux. En effet, force est de constater que nos visiteurs ne se rendent pas au musée en tant que tel mais viennent à la rencontre de l’un des plus grands événements sportif et médiatique de la planète. Ils se déplacent – parfois des quatre coins du monde – pour:

– partager l’émotion des Jeux au-delà de l’événement,

– découvrir l’histoire des Jeux olympiques.

– percer les secrets des champions,

– «appréhender» les records,

– mieux connaître le CIO.

Cependant, le Service éducatif et culturel dépasse ces cinq points, l’une de ses missions principales étant de diffuser les valeurs olympiques. A ce titre, il développe des activités visant, conformément à la Charte olympique à:

– promouvoir l’Olympisme dont «le but est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaineCharte olympique, état en vigueur au 7 Juillet 2007. Comité international olympique. Lausanne.».

– poser la problématique de la recherche de la performance en proposant une mise en débat (par exemple au travers de l’évolution du matériel et des techniques de dopage).

«lutter contre toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne qui soit fondée sur des considérations de race, de religion, de sexe ou autreCharte olympique, état en vigueur au 7 Juillet 2007. Comité international olympique. Lausanne.».

Ces objectifs, portant sur des thématiques abstraites, ne peuvent être poursuivis efficacement en laissant le visiteur dans un long monologue avec les objets présentés. Par ailleurs, tomber dans un discours militant signifierait perdre toute valeur éducative. Dans cette situation, il devient indispensable de s’appuyer sur le travail de médiateurs, formés spécifiquement et de manière approfondie sur ces sujets.

De la qualité de leur travail dépend l’ambition que peut avoir le programme culturel et éducatif. En effet, l’intervention de ces «passeurs de culture» doit permettre de déclencher des liens pertinents, d’ouvrir des pistes de compréhension, de donner envie d’en savoir plus ... ce qui n’est pas toujours évident. Pour illustrer ce dernier point, nous citerons deux expériences réussies me- nées au Musée Olympique en 2006–2007.

– La première, axée sur le fair-play, a été proposée en marge de l’exposition «Ange ou démon, le choix du Fair-play». Le programme pédagogique et culturel mettait en évidence la complexité du fair-play, une notion pour- tant en apparence toute simple. Dans le contexte sportif, le comportement de l’athlète, de son entourage, des spectateurs contribuent à la qualité de la compétition. Leur adhésion ou non à un code de conduite, donne le ton à la rencontre. Les activités au musée et le dossier pédagogique s’articulaient autour de jeux de rôles visant à sensibiliser les jeunes et les enseignants à l’étude du fair-play. L’objectif majeur était de contribuer à sa diffusion non seulement dans le sport, mais aussi dans des sphères d’activités les plus variées.

– Deuxième exemple: dans le cadre de l’exposition «Champion dans la Tête», Le Musée Olympique programmait des activités consacrées au mental de l’athlète. Pour ce faire, le Service éducatif et culturel s’est associé à un psychologue du sport. A travers les diverses déclinaisons de l’offre, l’objectif était de travailler sur le processus mental qui mène à la performance en privilégiant une approche interdisciplinaire.

Le but du programme était double:

a) permettre à tout un chacun de se situer dans ce processus et de se donner les moyens de parvenir à sa performance. Exemple: Dans le cadre du «Festival du mental», des activités de jonglerie et d’art du cirque illustraient l’idée de la concentration et de la persévérance tandis que le tango argentin testait les capacités de mémorisation.

b) considérer le processus mental de l’athlète comme une manière d’approcher la performance sportive au même titre que la performance intellectuelle.

Exemple: Une des activités portait sur la visualisation qui est une aide importante à l’apprentissage, à la correction de mouvements et à la programmation d’actions. Les meilleurs sportifs sont capables de se représenter de manière très réaliste les actions à effectuer. Cette habileté leur permet, dans l’action, de laisser le «programme moteur» prévu se dérouler, sans parasites.

Outre les ateliers jeune public, cette formule a fait l’objet d’une adaptation pour les entreprises qui a connu un vif succès puisqu’elle abordait la gestion du stress, le contrôle de l’attention et l’optimisation de l’efficacité.

Comme nous l’avons vu la médiation autour du sport présente de multiples facettes et dépasse largement le domaine du sport. De part la diversité des thèmes abordés, il est nécessaire de trouver, chaque fois, le type de médiation le plus adapté, le plus pertinent. Toutefois, signalons que la médiation humaine est incontournable. Elle apporte souplesse, personnalisation et chaleur à la visite. Le projet de rénovation des expositions permanentes du Musée Olympique de Lausanne offre de nouvelles perspectives et de nouveaux challenges pour la mise au point d’outils pour lesquels la qualité est le maître mot. Pour relever ce défi, le Service éducatif et culturel s’appuiera sur son expérience, sur le tout nouveau réseau des musées olympiques et sur des experts venus d’autres horizons: la médiation est d’abord un travail d’équipe.

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Anne Chevalley

Responsable du Service éducatif et culturel

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Anne-Gaëlle Lardeau

Chargée de projet

Abstract

Angesichts des Informationsüberflusses und der fehlenden Werkzeuge zur Überprüfung der Qualität der einzelnen Informationen wird es auf der einen Seite immer dringlicher und auf der anderen Seite paradoxerweise immer schwieriger, sich eine klare Meinung zu bilden. In Sachen Sport hat jeder seine eigene Meinung darüber, was Sportlichkeit, was Sportsgeist genau ist – oder sein sollte. Das Olympische Museum in Lausanne möchte über seinen pädagogischen und kulturellen Dienst darauf hinwirken, dass Menschen Verantwortung übernehmen und dass sich ein von Respekt geprägter und offener Dialog entwickelt, der sich an den olympischen Werten Respekt, Freundschaft und Vorbildlichkeit orientiert. So werden seit 15 Jahren Werkzeuge für die Vermittlung dieser Werte entwickelt und zur Verfügung gestellt. Die Werkzeuge richten sich an ein vielfäl- tiges Publikum: Erwachsene, Familien, Schulen. Dabei soll der Austausch zwischen den Ausstellern und dem Publikum – altersgerecht – gepflegt werden, ebenso sollen die verschiedenen Möglichkeiten zum Wissenserwerb aufgezeigt und die kulturelle Diversität gefördert werden. Das (Vermittlungs-)Angebot des Olympischen Museums lässt sich, betrachtet man die Ausgestaltung der Werkzeuge, vergleichen mit jenem von anderen Museen: Die Schulung des Blicks, die Reproduktion von Bewegungsabläufen sowie das Staunen und die Verwunderung stehen im Zentrum der Vermittlung.

Das Olympische Museum hat nicht eine intellektuelle Elite im Visier, sondern Personen, die sich für den Sport oder für die Olympischen Spiele begeistern oder die ganz einfach neugierig sind – ein Publikum also, das breiter ist als jenes eines herkömmlichen Museums. Die Vermittlung – vorgenommen von ausgebildeten Spezialisten, die sich im Informationswesen auskennen – zielt darauf ab, den olympischen Geist zu fördern und sich mit der vielgestaltigen Problematik des (Hoch-)Leistungswillens auseinanderzusetzen, indem gezielte Fragen gestellt werden (beispielsweise indem die Materialentwicklung und die Dopingtechniken aufgezeigt und hinterfragt werden). Weiter will das Museum «gegen jegliche Form der Diskriminierung gegenüber einem Land oder gegenüber Menschen kämpfen, die sich auf Rasse, Religion, Geschlecht oder andere Merk- male stützt» – ein in erster Linie pädagogischer Diskurs, der den Besuch der Ausstellungen zusätzlich bereichert.