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2008/3 Informationseinrichtungen und Sport

Préservation et diffusion du patrimoine audiovisuel du CIO

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Entretien avec Blaise Chardonnens (responsable des archives Images, Département de la gestion de l’information du CIO), avec la collaboration d’Isabelle Fillon et Khanh Nguyen.

arbido: Que recouvre la notion d’archives «Images» au CIO?

Les archives dites «Images» du CIO comprennent plusieurs types de médias: les films et vidéos, les photographies, le son. La majorité de ces archives est aujourd’hui sur supports analogiques et nécessite un traitement de restauration et de conservation différencié selon le support.

Quelles missions accomplissez-vous?

Le rôle du service est d’assurer la pérennité du patrimoine photographique et audiovisuel du CIO. Pour ce faire nous sommes responsables de la bonne conservation, gestion et diffusion des archives Images du CIO.

Quelles sont vos sources d’acquisitions?

Ventes aux enchères, donations, Comités nationaux olympiques ou cinémathèques du monde entier. Cependant, la principale source d’acquisition reste le versement interne par les départements du CIO.

Cela représente quel volume de données?

Au retour des Jeux de Beijing, les fonds compteront 40 000 heures d’images animées, 3500 heures de documents sonores et 655 000 photographies. Pour chaque édition des Jeux olympiques, il faut compter sur une production de 5000 heures de vidéo et 70 000 photographies.

Lors des Jeux olympiques, l’organisme OBS (Olympic Broadcast Services) est en charge de réaliser pour le compte du CIO toutes les images des épreuves et des cérémonies afin de les mettre à disposition des télévisions ayant-droits du monde entier. Pour mener à bien cette mission, 4000 personnes sont employées, 60 cars de production et 1000 caméras. Une des missions d’OBS qui touche directement le service Images est l’enregistrement sur bandes vidéo de l’intégralité de la production mais aussi l’indexation sous forme de logsheets (description scène par scène). Ces tâches sont réalisées sur site en direct pendant les Jeux olympiques. Pour y parvenir, 70 documentalistes ont été formés et entraînés durant huit mois. Le fruit de leur travail sera transmis au CIO à la fin des Jeux sous forme de fichiers-tableurs qui sont migrés dans la base interne du CIO. Quant aux cassettes, elles sont envoyées par avion et archivées dans les locaux du CIO. Pour que ces opérations se déroulent sans heurts, l’archiviste du service Images est en relation directe avec son homologue aux JO et lui transmet toutes les directives pour le catalogage et l’indexation. Un document de référence destiné à garder une ligne de production identique entre les Jeux est produit avant chaque édition. Il permet de contrôler syntaxe et vocabulaire. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux, l’intégralité de l’archive sera produite et enregistrée en haute définition 1080i sur format Panasonic DVCPRO HD.

Il faut encore ajouter 2000 heures d’images des coulisses des Jeux, très utilisées pour le transfert de connaissance entre chaque Comité d’organisa- tion. Cette production est réalisée par le CIO. Le service Images reçoit également la production du film officiel (le film monté et les rushes) et les archives audiovisuelles du comité d’organisation des Jeux olympiques. Ces versements sont également accompagnés de logsheets créés selon les directives de l’archiviste du service Images. C’est un défi à chaque fois pour l’obtention d’un bon catalogage.

La production photographique est également réalisée en interne, que ce soit lors des Jeux olympiques ou non, comme par exemple les réunions du CIO.

Une opération intitulée The Olympic Picture Library (TOPL) est montée en lien avec la tenue des Jeux. Cinq photographes, un manager, trois documentalistes et un technicien photos travaillent d’arrache-pied sur le terrain pour alimenter quotidiennement le Cabinet du Président, le département de la communication ainsi que les autres départements du CIO. 80 000 clichés sont réalisés, un tiers est retenu et mis à disposition sur un site ftp. A la fin des Jeux, la sélection est versée aux archives Images et indexée.

L’équipe pour gérer le fonds est à la mesure de cette masse?

Pour les archives photos, trois personnes sont engagées avec des contrats fixes. Pour 630 000 photographies, autant dire que l’on va à l’essentiel soit les acquisitions, l’indexation et les recherches clients. Il n’y a pas de miracle. Pareil pour l’audiovisuel. Nous avons 2,5 postes fixes. Mais, soyons juste, tous les projets annexes, notamment la refonte de notre base de données, la numérisation et conservation, les productions au retour des Jeux olympiques permettent d’engager du personnel ad hoc.

Vous évoquiez des acquisitions via les mises aux enchères ...

Oui, le service reçoit les catalogues mensuels de mises aux enchères pour tout ce qui touche la sphère olympique (Healey & Wise, Ingrid O’Neil, International Sports Collection, Agon Sports World, Axel Schmolt). C’est un marché en soi. On trouve surtout des photographies mais aussi des films ou des objets. Les données, souvent maigres, sont analysées pour décider s’il y a un intérêt à miser. Nous nous sommes aperçus que les collectionneurs ou agences photographiques étaient prêts à investir beaucoup d’argent sur certaines photographies rares. Nous avons donc décidé de miser par téléphone quand c’est nécessaire. Mais de manière générale nous achetons surtout des cartes postales, des photographies. Les derniers achats documentent les Jeux de Los Angeles (1932). Pour les films en revanche, nous sommes peu intéressés du fait que les ventes proposent surtout des copies 16 mm provenant de films officiels 35mm que le CIO possède déjà. Il arrive parfois que l’on trouve des films amateurs mais c’est de plus en plus rare.

Et les donations?

Les privés ayant eu un lien avec le Mouvement olympique – souvent les enfants ou petits-enfants – recourent aux ventes aux enchères en espérant en tirer un bon prix. A l’inverse, certaines personnes ne sont pas toujours prêtes à se séparer de leurs archives en dépit de la dégradation de celles-ci. Malgré notre mise en garde, elles ne se rendent généralement pas compte à terme de l’impact de leur décision.

Vous pourriez nous signaler l’une des dernières donations?

Récemment, nous avons reçu un album de la famille de Walter Bach, gymnaste suisse ayant participé aux Jeux de Berlin (1936). Mais il faut noter que les donations se font de plus en plus rares car elles deviennent de vrais échanges monétaires!

Vous avez des contacts avec les grandes associations d’archives de télévision (FIAT) et des cinémathèques (FIAF)?

Oui, créer un réseau de contacts et l’en- tretenir est essentiel pour notre mission d’acquisition et restauration. C’est très souvent au détour d’une discussion que sont mentionnées d’éventuelles sources. On vient par exemple de restaurer le film coréalisé par Claude Lelouch et François Reichenbach 13 jours en France qui avait été tourné en 1968 à l’occasion des Jeux de Grenoble.

Avec la Cinémathèque suisse, vous avez des liens privilégiés?

Nous sommes régulièrement en contact. Depuis toujours la Cinémathèque suisse a été une référence pour la conservation des archives films du CIO. Aujourd’hui nos fonds sont disséminés entre Los Angeles et Londres dans des entreprises privées spécialisées dans le stockage. Notre objectif est de centraliser le stockage de ces films à la Cinémathèque suisse. Avant d’en arriver là, un gros travail d’inventaire et de reconditionnement devra être réalisé. Les négatifs originaux seront séparés des co- pies de projection et placés dans des locaux séparés à des températures de conservation différentes. Pour des raisons de sécurité, un suivi de l’état sanitaire des films sera effectué.

Pourquoi une telle dispersion?

Tout cela vient du fait que le CIO avait confié en 1998 le mandat d’acquisition et restauration à une société londonienne. Depuis 2003, cette fonction a été internalisée. Aujourd’hui, on compte environ 7000 boîtes de films en attente de restauration. 4000 d’entre elles sont à Londres. Elles disposent d’inventaires mais sans standardisation.

Vous parlez de restaurer les films pellicules; vous produisez des duplicatas?

Selon la nature et l’importance historique du film, plusieurs techniques sont envisagées. Généralement une copie de sécurité film sur film (marron) est réalisée, puis selon les cas, un télécinéma HD est effectué à partir du négatif original. Une fois la numérisation terminée, nous effectuons un étalonnage numérique depuis le master HD. Nous travaillons essentiellement sur support HD D5 de Panasonic.

Dans d’autres cas et plus particulièrement depuis l’évolution des scanners films, nous réalisons un scan 4K qui sera ensuite étalonné. Un retour sur film 35 mm et une copie sur vidéo HD sont ensuite effectués. Les scans 4K sont conservés sur bandes informatiques LTO. Aujourd’hui notre politique est claire. La sauvegarde et conservation de nos films pellicules se fait sur supports films acétates. Ces travaux sont réalisés aux USA dans des laboratoires certifiés KODAK et ISO.

Et pour le traitement documentaire, que faites-vous?

En fonction d’un cahier des charges très précis, le CIO a fait développer son propre logiciel de traitement documentaire multimédia. Nous avons collaboré avec un consultant et une entreprise française qui ont travaillé pour l’INA.

Qu’est-ce qui va changer pour vous avec ce nouveau produit?

La nouvelle base de données va également permettre de gérer le workflow du traitement des films et photographies, depuis leur acquisition jusqu’à la commercialisation. Cette nouvelle approche du travail nous a demandé de revoir l’ensemble de nos procédures mais également l’organisation de certains services.

C’est un outil destiné à l’interne uniquement?

Dans un premier temps nous nous adresserons par extranet à un public strictement professionnel: télévisions, agences, producteurs, en somme les consommateurs marchands du monde olympique. Par la suite, la Famille olympique aura un accès privilégié à certains fonds. Quant au grand public, il devrait avoir un accès via internet sur des productions thématiques et non sur des rushes. Mais c’est une réflexion qui a débuté cette année seulement. Tout reste encore ouvert sur la partie «mise en valeur de la collection».

Quid de la conservation des collections vidéos?

De longues discussions et recherches préalables ont été nécessaires. Nous devions trouver un format de fichier nous permettant une diffusion de qualité broadcast et ne pas perdre de qualité suite à une trop forte compression lors de la numérisation. Nous avons opté pour le format MPG2 50 mbps pour le SD et 70 mbps pour la HD. Le stockage se fera sur des bandes type LTO4. Les images très demandées seront stockées sur le serveur pour un accès en ligne. Pour les fichiers sur bandes LTO, un partial restore sera possible. Un jeu supplémentaire de LTO4 sera stocké hors de la robotique du CIO par une société spécialisée dans la sécurité des données.

Les formats obsolètes (U-Matic, d3, Beta SP) seront numérisés par une société externe alors que nous traiterons en interne les cassettes produites dès les années 2000. Nous pourrons encoder simultanément deux flux standards à 50mbps ou un flux 70 mbps pour la haute définition.

Le client accèdera depuis l’intranet ou l’extranet directement au proxy WM9 (500 kbps). Il pourra chercher dans la base et précisera dans son panier les times codes débuts et fins pour solliciter les extraits au service commercial.

Et pour le travail de mise à disposition d’archives, quel sera le tarif ?

Nous ne nous sommes pas encore penchés sur la tarification. La diffusion en ligne sera pour nous une nouvelle aventure. On pourra imaginer des formes d’abonnement pour accès au streaming, indépendamment de la sélection d’images. Tout reste à définir sur ce point. L’extranet est prévu en fin de projet, soit 2010.

Propos recueillis par Frédéric Sardet

Contact: blaise.chardonnens@olympic.org

Abstract

Das «Bildarchiv» des Internationalen Olympischen Komitees umfasst Videos, Filme und Fotografien, die sich meist auf analogen Datenträgern befinden und einerseits aus eigener Produktion und andererseits aus Ankauf, Schenkungen sowie Versteigerungen stammen. Der Gesamtbestand wird nach Abschluss der Olympischen Spiele in Peking 40000 Stunden Video und Film sowie 3500 Stunden Tondokumente sowie 655 000 Fotografien umfassen. Die Spiele in China umfassen 5000 Stunden Video, erstmalig in der hohen Auflösung 1080i (Format Panasonic DVCPRO – HD). Dazu kommen weitere 2000 Stunden Videobilder über Ereignisse hinter den Kulissen der Spiele. Ein weiteres Projekt, «The Olympic Picture Library» (TOPL), wird zusätzliche 80 000 Fotos aus Peking bringen, von denen ein Drittel ins Bildarchiv auf einen FTP-Server übernommen wird. Diese grosse Bilderflut wird von 300 Stellenprozenten im Bereich Fotografie und 250 Stellenprozenten im Bereich Film/Video bewältigt. Für die erwähnten Zusatzprojekte müssen weitere Temporärstellen geschaffen werden. Bei den Zukäufen handelt es sich vor allem um historische Fotos, so wurden etwa vor Kurzem Bilder von den Olympischen Spielen 1932 (Los Angeles) erworben. Filme sind weniger gefragt, handelt es sich bei diesen doch meist um Kopien von offiziellen Oympiafilmen. Auch Schenkungen werden in kleinerem Umfang entgegengenommen, so zuletzt die Sammlung des Turners Bach, der an den Spielen von Berlin (1936) teilgenommen hat. Daneben unterhält das Bildarchiv auch ein Kontaktnetz zu internationalen Organisationen wie etwa der International Fe- deration of Television Archives und der Fédération Internationale des Archives du Film. Regelmässige Kontakte bestehen zur Cinémathèque suisse, wo man den Filmbestand, der sich gegenwärtig teilweise in London und in Los Angeles befindet, zentral lagern möchte. Es werden auch Projekte zur Filmrestaurierung und zur Duplizierung im HD-Format durchgeführt. Das Internationale Olympische Komitee verfügt über eine multmediales Dokumentenmanagementsystem, mit dem der gesamte Arbeitsprozess von der Übernahme bis zur kommerziellen Verbreitung gesteuert werden kann. In mehreren Schritten soll dieses System zuerst für die professionellen Abnehmer, dann für die Mitgliedsorganisationen des Olympischen Komitees geöffnet werden. Im Rahmen eines Digitalisierungsprojekts soll der gesamte Bestand an Bildern (Foto/Video) im Format MPG2 50 mbps für SD und 70mbps für das HD-Format auf LTO4-Bändern gespeichert werden. Interessenten werden künftig ihr Material direkt über das Intra- und Internet bestellen können. Die Preise sind noch nicht bekannt. Das Extranet wird erst 2010 zur Verfügung stehen.